La présentation des extraits d'interview
Voici un exemple de formule très courante dans
les bulletins d'information : "Bla-bla-bla. Les explications
de M. Sangaré.". Elle a l'avantage d'être courte, mais dans la
vie de tous les jours, on n'entend jamais quelqu'un s'exprimer comme
ça.
Autre exemple : "Mohammed Sangaré est déçu.
Ecoutons-le." Dire à l'auditeur d'écouter est superflu. Par définition,
c'est ce qu'il fait ! On ne dit pas à un lecteur "lisons
ceci" ou à un téléspectateur "regardons
le reportage". Si le temps le permet et que rien n'oblige le journaliste
à employer un style télégraphique, il vaut mieux tirer profit
de la nécessité de présenter la personne qui va parler pour ajouter
une information qui n'est pas inclue dans l'extrait choisi. Si l'extrait
commence par "Je suis déçu...", le journaliste n'a aucun intérêt,
non plus, à le présenter en disant "Mohamed Sangaré est déçu".
Il préférera une formule du genre : "Pour M.S. c'est un revers
important...".
Comment s'assurer que le texte est bien écrit
dans un style parlé ?
N'hésitez pas, pendant que vous l'écrivez,
à lire votre texte à voix haute. Inutile de le crier sur tous
les toîts : il est suffisant de le chuchoter dans sa barbe,
de remuer les lèvres pour avoir la sensation de le dire. Vous
sentirez tout de suite si vous avez l'impression de lire ou de
parler, si les mots coulent naturellement dans votre bouche ou
si vous avez l'impression de réciter le texte d'un autre.
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