Un sujet "radiophonique"
En radio, pour qu'une histoire soit intéressante à
écouter (et donc, à raconter), il faut qu'elle implique des êtres humains
et, préférablement, qu'elle puisse être illustrée par des ambiances
sonores. L'auditeur s'intéresse beaucoup plus facilement à un sujet
quand il a des répercussions concrètes sur la vie des gens et qu'il
peut se mettre à leur place.
Quelqu'un dira, par exemple, "Faisons un reportage
sur les feux de brousse", ce à quoi un autre répondra : "Mais
ça a déjà été fait des dizaines de fois". Effectivement, ce ne
serait pas la première fois qu'on aborde ce thème. Mais le journaliste
pourrait proposer : "Dans le village X, des jeunes font du
théâtre pour faire comprendre aux gens les dangers des feux de brousse..."
Vu sous cet angle, le sujet prend forme. Il implique des êtres humains.
Le journaliste pourra assister à la pièce de théâtre et enregistrer
des sons intéressants. Ca sera peut-être amusant, même si le sujet est
grave. Le fait que des enfants soient impliqués donne aussi une portée
particulière au sujet puisqu'ils forment la relève, ceux de qui dépendront
les efforts de protection de la nature.
Il vaut mieux éviter de traiter un sujet à partir
de notions abstraites. Par exemple, les grands sujets économiques qui
impliquent des enquêtes avec des chiffres et des statistiques peuvent
donner de très bons articles dans la presse écrite. Le lecteur pourra
les lire à son rythme en prenant le temps de revenir sur une phrase
qu'il n'a pas bien comprise ou des chiffres qu'il a de la peine à interpréter
du premier coup.
S'il faut faire un reportage radio sur l'impact de
la dévaluation sur l'élevage au Burkina, nous préférerons l'histoire
d'un éleveur ou l'interview d'un exportateur à une enquête statistique
ou l'interview d'un porte-parole gouvernemental. On aura plus de chances
de capter l'attention de l'auditeur moyen parce qu'il s'identifiera
plus facilement à des gens qui lui ressemblent ou dont l'histoire le
renvoie à des émotions ou des situations qu'il vit lui-même.