La plupart des gens sont prêts à nous dire ce que
nous voulons savoir. Tout est dans la manière de les approcher et dans
notre disposition à les écouter. C'est ici qu'il faut user de psychologie.
Le premier talent de l'intervieweur est de savoir
user de psychologie. Il doit être à l'écoute de l'interviewé, capable
de se mettre à sa place, de lui faire sentir qu'il s'intéresse véritablement
à lui, qu'il n'est pas là pour le piéger, qu'il mérite sa confiance,
qu'il le comprend. Pour arriver à être un si bon "psychologue",
il n'y a pas de secret : le journaliste doit être sincère dans
ces sentiments.
i) L'état d'esprit de l'intervieweur
Quand on est mal à l'aise, la personne devant nous
le ressent et, souvent, se fige. Si on essaie de "coïncer"
l'interviewé, il le sentira et se fermera. Pour être à l'aise, il vaut
mieux être clair dans sa tête (savoir quelles questions on veut poser)
et honnête avec l'interviewé. Souvent, c'est quand on est détendu, qu'on
ne cherche pas le sensationnel, qu'on s'enlève de l'idée qu'un bon reportage
doit nécessairement contenir une controverse et qu'on s'intéresse véritablement
à ce que la personne pense (plutôt que d'attendre d'elle qu'elle confirme
ce qu'on pense déjà) qu'on obtient les réponses les plus étonnantes,
les informations les plus près de la réalité des choses et les interviews
les plus satisfaisantes. Permettez-vous de faire des erreurs. Si vous
trébuchez dans vos mots, reprenez votre question...