Quand un journaliste écrit pour la télé, il n'a pas
à décrire dans son commentaire les images du reportage. Les gens les
voient. Et, comme on dit, "une image vaut mille mots".
En radio, il faut essayer de faire la même chose mais
en utilisant les sons. Il faut que l'auditeur VOIT ce dont vous parlez
et se sente transporté sur le lieu de votre reportage, qu'il arrive
à s'en fabriquer une image mentale.
i) Les descriptions
Si vous préparez un reportage qui sera diffusé dans
un autre pays ou dans une autre région, prenez toujours pour acquis
que les gens qui l'écouteront ne connaissent pratiquement rien de votre
pays ou de votre région, de son climat, de ses cultures, de ce que les
gens y font, de ce à quoi ressemblent leurs villages, etc. Essayez de
voir votre pays ou votre région avec les yeux d'un auditeur lointain.
- De lieux. Les auditeurs malgaches ne savent
pas à quoi ressemble un village nigérien. Les Burkinabé ne savent pas
non plus à quoi ressemble une chefferie camerounaise.
- De personnes. L'aspect physique d'une personne
aide parfois à la compréhension du message. Si vous voulez décrire l'interviewé
comme un sage, plutôt que "Mohammed est un vieux sage", vous
pourriez dire "Mohammed polit sa barbe blanche et réfléchit longuement
avant de répondre".
ii) Ecrire avec les sons
Si le cerveau est bombardé de paroles ininterrompues
et d'informations denses pendant 5 ou 10 minutes, il finit par décrocher.
Les sons permettent à l'auditeur de reprendre son souffle, de réfléchir
à ce qui vient d'être dit et de s'en faire une meilleure image mentale.
Ils peuvent donc servir à la fois de ponctuations et d'illustrations.
Comme nous l'avons vu plus haut, lorsque nous utilisons
des sons d'ambiance, il faut que le commentaire justifie la musique
et les ambiances, et que, vice-versa, celles-ci servent à renforcer
le contenu de ce que nous racontons.
Si vous faites un reportage sur la hausse des prix
du carburant, vos sons de circulation et de klaxons seront justifiés
et appuieront ce que vous dites si vous racontez quelque chose de ce
genre : "Je suis dans la ville de... la circulation est dense...
les voitures se faufilent... etc.". Mais si vous faites une analyse
économique de la situation sans être allé sur place,
ces ambiances risquent de semer la confusion.