JEAN CÔTÉ ET PIERRE MIVILLE VOS ANCÊTRES CAPITAINES DE MILICE
Jean Côté, que nous avons mentionné au chapitre précédent, occupait la
charge de capitaine de milice. Son nom se trouve, branche maternelle,
à la septième génération, famille no. 5 ainsi qu'à la huitième génération,
familles nos. 33 et 41. Un autre de vos ancêtres maternels, Pierre Miville,
dont le nom apparaît à la huitième génération, famille no. 4 occupait
la même charge.
L'institution de la milice canadienne remonte au temps du gouverneur
de Frontenac. Au commencement, alors que les groupes disséminés le long
de la côte étaient desservis par un missionnaire qui allait de poste en
poste, et n'étaient pas encore érigés en paroisses, il y avait un seul
capitaine pour plusieurs groupes; il portait le nom de Capitaine de la
côte. Plus tard, chaque groupe devenu plus considérable constitua une
paroisse, chaque paroisse eut son capitaine, qui s'appelait « Capitaine
de milice ».
C'était le Capitaine de milice qui recevait les ordres du gouverneur
et les communiquait aux gens de sa paroisse. Il était employé comme huissier
également. Il devait de temps en temps faire l'exercice militaire, lequel
se bornait au tir à la cible; les Canadiens ne se battirent jamais autrement.
La milice ne recevait aucune paye, mais ses officiers tous habitants
étaient reconnus comme porteurs des ordres du gouvernement. Cet honneur
était leur salaire.
La chaîne des milices, allant de côte en côte, servait en temps de paix
comme en temps de guerre de moyen de communication. Aujourd'hui, nous
avons le chemin de fer et le télégraphe.
Le Capitaine de milice de la paroisse ou de la côte avait son banc attitré
dans l'église, et la chose s'est continuée jusqu'à la Confédération. Après
la cession du pays à l'Angleterre, les autorités militaires anglaises
confièrent aux Capitaines de milice une foule de devoirs, entre autres
ceux de juge de paix; les officiers des milices restèrent très en vue,
considérés, employés à divers services de justice.
Les officiers de milice ne s'en laissaient pas imposer par les officiers
français ni par les officiers anglais; ils savaient que les autorités
comptaient sur eux et qu'ils avaient droit au respect public et privé.
D'ailleurs, comme militaires, ils entendaient la guerre en ce pays mieux
que les officiers venus d'Europe.
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