ARRIVÉE DE CHARLES MARQUIS AU CANADA
BOURGEOIS À QUÉBEC Votre premier ancêtre maternel émigra de France
au Canada vers 1670. Il s'établit à Québec, la vieille capitale, qui était
alors le centre de la colonie.
Dans de nombreux actes, contrats et documents relatifs à votre premier
ancêtre maternel, on voit souvent que Charles Marquis est dénommé :
« bourgeois de Québec ». En quoi consistait donc cette charge
de votre premier ancêtre maternel ? Le jugement suivant rendu par
le Conseil Supérieur de la Nouvelle-France, le 28 juin 1677, aidera probablement
à comprendre ce qu'était un bourgeois sous le régime français.
« Sur la Requeste présentée au conseil par Simon Mars, marchand,
contenante que depuis quatre à cinq ans Il a presque toujours résidé
en cette ville de Québec et fait les fonctions d'habitant pourquoy il
aurois dès l'année dernière faict soubmission au greffe de la juridiction
ordinaire de faire Sa Résidence dans cette ditte ville pour jouir des
privilèges que le Roy a accordez aux personnes qui y sont habituez.
Ce qui luy fut accordé par le lieutenant général de la prevosté de cette
ville par acte du dixiesme nouembre dernier, depuis lequel il auroit
acquis du nommé Rainbaut et sa femme une maison avec ses appartenances
scituées en la ville de Vilmarie en lisle de Montréal pour la somme
de deux mil quatre cens livres par contrat passé pardevant Basset notaire
Royal au dit lieu de quinze de ce présent mois de juin. Requérant quil
plaise au conseil le faire jouir à ladvenir des privilèges accordés
aux bourgeois et habitants de ce pais, et de faire deffences à touttes
personnes de le troubler aux commerces et trafics qui leur apartiennent,
Veu La ditte Requeste Signée Simon Mars, acte par lequel le dit lieutenant
général ordonne qu'à ladvenir le dit Mars jouira des privilèges des
bourgeois de cette ville auec deffences à touttes personnes de le troubler
aux commerces et traficqs qui sont et apartiennent aux habituez et bourgeois
dicelle du dit jour dixiesme novembre dernier signée Rageot et scellé
du sceau de la ditte prevosté. Contrat passé par devant Basset, notaire
royal à Montréal le quinziesme jour de ce mois, par lequel il apert
lue Claude Rainbaut et Magdelaine Theresse Salle sa femme ont vendu
au dit Mars une maison avec appartenances y esnoncées, scituée en la
ville de Villemarie pour la somme de deus mil quatre cens livres, arrest
portant communication du tout au procureur Général du Roy pour ses conclusions
veues estre ordonné Ce que de Raison du vingt et uniesme de ce présent
mois. Conclusions du dit procureur Général du jour d'hier. Tout Considéré.
Le Conseil sans avoir esgard a ce qui a esté ordonné par le dit lieutenant
Général a ordonné et ordonne que le dit Mars jouira des droicts et privilèges
attribuez aux bourgeois et habitants de cette ville sans Touttes fois
tirer a conséquence pour Ladvenir, Et deffences à Touttes personnes
de le troubler ny inquietter dans la jouissance des dits privilèges. »
Dans une récente livraison de « L'Intermédiaire des Chercheurs et
Curieux », nous trouvons une notice assez complète sur les droits
de bourgeois et afin de compléter ce que noue avons dit précédemment nous
en extrayons les lignes suivantes :
« L'institution de la bourgeoisie fut pour le roi de France, un
des moyens les plus efficace pour étendre son autorité et son pouvoir.
À un moment où tout en France était devenu fief, les successeurs de
Hugues Capet s'imaginèrent d'affranchir les serfs puis de créer des
bourgeois. C'était l'apparition d'une classe nouvelle et libre qui tenait
lieu d'intermédiaire entre les nobles et les vilains.
On conçoit aisément le succès de cette nouveauté. Les bourgeois le multiplièrent
considérablement. On ne pouvait de serf devenir bourgeois, mais pour
l'en rendre capable, on commençât par lui donner des lettres d'affranchissement
. »
Toutefois sous le régime français il y eut peu de bourgeois réels au
Canada; conséquemment, il est honorable d'avoir pour premier ancêtre maternel,
un personnage revêtu de ce titre. |